Bâtie sur une ancienne carrière de pierres, la Perrière à Lorient est à la fois une avenue qui donne son nom à un quartier, et à elle seule un monde à part. Un monde qui mérite le détour, une sorte de bout du monde, comme est nommée d’ailleurs une des rues du quartier. Petit tour d’horizon !
La Perrière, bout du monde ?
Bout du monde finalement pas vraiment car c’est ici aussi que l’on peut prendre le bateau pour traverser la rade de Lorient, direction Locmiquélic et un peu plus loin Port-Louis. C’est d’ailleurs peut-être l’endroit de la ville de Lorient où l’on réalise le plus la proximité avec l’autre côté de la rade. C’est également ici que s’amarrent les bateaux de pêche et autres cargos voyageurs du port de Keroman.
L’avenue de la Perrière de Lorient est construite sur une sorte de pointe, entre l’anse de Keroman et l’anse de Kergroise, à quelques encablures d’un centre-ville, facile à relier en bus ou à vélo, à quelques pas du quartier de Lorient La Base, et donc en face des ports minahouet de Locmiquélic.
Les chansons des marins en goguette ont pendant longtemps donné le « la » du quartier, mais un brassage s’est opéré ces dernières années. Marins de passage toujours, pêcheurs plus que jamais, dockers, étudiants des Beaux-Arts bohèmes, voileux attendant de reprendre le large, ouvriers des chantiers navals, travailleurs indépendants partageant des espaces de coworking, artistes, tatoueurs, profs de yoga, réparateurs de vélo, architectes…
Tous se côtoient dans les nombreux cafés et restaurants qui ont pignon sur rue à La Perrière à Lorient. Les échoppes et leurs carrelages en mosaïque sont au coude à coude. Pour les distinguer, le mieux est encore de se fier aux pimpantes couleurs de leurs façades, agrémentées ça et là de jolies enseignes peintes à la main.
Un lieu de créativité et de convivialité
Le temps du casino et des bains de mer de la Perrière est bien loin, mais le mélange d’aujourd’hui est sympa. La blague est facile, le lever de coude convivial et l’offre gastronomique généreuse, du plus simple sandwich au repas des plus élaborés. A l’heure de pointe, la Perrière est une ruche qui confirme la riche activité maritime de Lorient.
Cette mixité, c’est aussi ce qui donne à la Perrière sa créativité, en témoignent les nombreux murs investis par des graffitis tous plus incroyables les uns que les autres. On y vient d’ailleurs juste pour ça : on déambule en famille dans le quartier pour découvrir les mille détails des fresques gigantesques de street art qui habillent les murs des bâtiments désaffectés du port de pêche de Lorient.
Des friches industrielles comme toiles géantes et une culture du street-art comme mode d’expression, la culture graf’ de la Perrière n’a rien de confidentielle. Elle est plutôt le berceau d’un art qui se déploie plus largement dans la ville de Lorient, avec des artistes qui ne se contentent pas de rêver d’une reconnaissance internationale, mais qui la vivent déjà.
La Perrière est donc le lieu des mélanges et des espaces partagés. Un condensé de ce qu’est l’esprit lorientais. Un laboratoire bigarré, une sorte de fourmilière et goguenarde sur les docks de Lorient.