On a testé pour vous : les visites de la bonneterie Le Minor

Cap sur la ville bretonne de surf de Guidel pour vous immerger dans les coulisses de ce haut lieu touristique industriel, Le Minor, ce fleuron du patrimoine breton aux savoir-faire manuels séculaires. Venez vivre un instant suspendu de partages, de passion, de l’amour du « bien fait » dans cette fourmilière à taille humaine. De fil en aiguille, vous serez happés à travers les étapes de fabrication des vêtements inspirés de l’univers marin. La magie opère. Pendant les vacances scolaires, lors des Journées du Patrimoine et durant la Semaine du Tourisme Économique et des Savoir-Faire, Le Minor vous ouvre grand ses portes mais aussi son cœur de métier. En voilà une entreprise qui a des valeurs fortes ! On en ressort enrichi. La visite vaut vraiment le détour !

Une entreprise au patrimoine vivant

Avec l’obtention du précieux label Entreprise du Patrimoine Vivant, le label de « l’excellence du savoir-faire français », pour Le Minor, tout est dit ! Cette reconnaissance de l’État récompense ses efforts au quotidien à maintenir des produits d’excellence, 100 % made in Guidel. La manufacture perdure à maintenir un patrimoine textile en France et vogue sur un héritage de 100 ans de savoir-faire d’exception. Belle récompense pour cette plus ancienne fabrique textile bretonne encore en activité !

Atelier de couture à l'usine de la bonneterie Le Minor à Guidel (Morbihan)
Atelier de couture à l’usine de la bonneterie Le Minor à Guidel (Morbihan) – ©Le Minor

Un savoir-faire centenaire, une histoire de femmes

Et oui, chez Le Minor, les femmes ont été aux commandes depuis la création de la bonneterie en 1920. Et oui, aujourd’hui encore, la majorité des salariés sont des femmes. Et quelles femmes ! Aux portes de la manufacture, leurs biographies se dévoilent, leurs parcours se dessinent, en hommage à leurs destins atypiques. La première, Berthe Étui, a su capter l’air du temps de l’époque. Elle a imaginé, conçu un pull adapté, chaud, imperméable et résistant pour tous ces marins bretons, en partance pour le large dans des conditions extrêmes. Le succès fut rapidement au rendez-vous !

Lui succéderont trois autres femmes qui, au fil de l’histoire, apporteront leur pierre à l’édifice, parfois contre vents et marées. Et ce, notamment lors du contexte difficile que connait l’industrie textile française à la fin du 20ème siècle.

Couturière en plein travail dans la bonneterie de Le Minor à Guidel (Morbihan)
Couturière en plein travail dans la bonneterie de Le Minor à Guidel (Morbihan) – ©Le Minor
Portant de marinières Le Minor à Guidel (Morbihan)
Portant de marinières Le Minor à Guidel (Morbihan) – ©Le Minor

Transmission des savoir-faire en interne, un patrimoine cousu main

Connu dans le monde entier pour son confort et sa résistance, porté de génération en génération, le pull marin a de belles années devant lui. Revisité avec une ligne plus urbaine, plus contemporaine, avec des collections dans l’air du temps, il n’en demeure pas moins un intemporel.

Sa recette de fabrication « à l’ancienne » reste inchangée. Garants d’un savoir-faire, ses deux dirigeants s’évertuent à conserver une transmission des savoir-faire entre les plus anciens aguerris et les jeunes recrues. Ces gestes d’artisan se raréfient et ne s’apprennent plus à l’école mais bien in situ. Des mois de formation, des années d’expérience pour être opérationnel. Patience et minutie sont de rigueur pour devenir « les petites mains de fées » de demain. Une exigence qui s’apparente aux ateliers des grandes maisons de luxe parisiennes. 

Une entreprise fabricante 100% made in Guidel

Le Minor surfe sur les valeurs sociétales actuelles.

Un engagement local et made in France

Conserver une production 100 % locale leur tient à cœur. L’intégralité des produits (pulls, marinières et autres produits de la marque) est fabriquée de A à Z, au sein même de l’atelier, sans délocalisation à l’étranger. La Bretagne demeure la terre du pull marin ! Le fil de coton provient des dernières filatures françaises encore existantes. Ce savoir-faire s’étant perdu en revanche pour la laine, celle-ci, quant à elle, provient exclusivement de filatures européennes.

Entrée de l'entreprise Le Minor à Guidel (Morbihan)
Entrée de l’entreprise Le Minor à Guidel (Morbihan) – ©Le Minor
Bobines de fil dans  les ateliers de la manufacture Le Minor à Guidel (Morbihan)
Bobines de fil dans les ateliers de la manufacture Le Minor à Guidel (Morbihan) – ©Le Minor

♻️ Un engagement environnemental

Les chutes de textile sont recyclées de diverses manières : certaines serviront à créer des isolants biosourcés pour les logements, d’autres sont achetées directement par des couturiers amateurs. Car oui, Le Minor organise des ventes exceptionnelles de chutes de tissu deux fois par an dans leur magasin d’usine de Guidel. Toujours dans l’air du temps, un rayon seconde main, très tendance, est présent dans la boutique. Il donne ainsi une deuxième vie à ces vêtements de qualité, faits pour durer dans le temps. Véhiculer la vision d’une mode durable, en somme !

Second choix, mais de qualité !

Les vêtements refoulés lors du très sérieux contrôle qualité, pour un défaut invisible à l’œil inexpérimenté, sont considérés comme des vêtements de « second choix ». Demeurant des produits de qualité, uniquement disponibles dans la boutique, pour un prix plus accessible, ils feront le bonheur de leurs propriétaires !

Boutique de vêtements marins chez Le Minor à Guidel (Morbihan) – ©Le Minor

Tourisme industriel, des visites pour savoir et comprendre

C’est l’un des nouveaux visages du tourisme hexagonal. Il a le vent en poupe et séduit par son originalité : allier découverte d’un patrimoine local et son savoir-faire. Pour Le Minor, ouvrir ses portes, c’est une manière de valoriser leur talent, de jouer sur la transparence, de se dévoiler sous toutes ses coutures, de redonner du sens à ces métiers quasi-disparus. Une belle vitrine pour faire valoir sa notoriété !

Les coulisses de la fabrication de votre vêtement marin ⚓

Entrer dans l’antre de Le Minor, c’est pénétrer au cœur du secret de fabrication d’un vêtement marin et partir à la découverte de l’histoire de la marque. On déambule de salle en salle, d’atelier en atelier. On se familiarise avec le jargon des étapes indispensables à la fabrication d’un vêtement marin, à la compréhension de l’utilisation des machines, un brin rétro, un brin futuriste. On apprivoise autant de corps de métiers insoupçonnés. On vous promet une immersion totale !

Rencontre avec les employés, derniers héritiers des savoir-faire de l’industrie textile française

Les 63 employés se prêtent au jeu des questions-réponses et partagent avec vous les procédés de fabrication, les gestes minutieux du quotidien, leur amour du « savoir bien faire ». Des échanges qui créent du lien et l’intérêt que leur portent les visiteurs sont une belle reconnaissance. La touche humaine prend alors ici tout son sens.

Transmission des savoir-faire chez Le Minor à Guidel (Morbihan)
Transmission des savoir-faire chez Le Minor à Guidel (Morbihan) – ©Le Minor
Machine à tricoter de la bonneterie Le Minor à Guidel (Morbihan)
Machine à tricoter de la bonneterie Le Minor à Guidel (Morbihan) -©Le Minor

Les petites histoires de la saga Le Minor

Pour vous accompagner dans ce parcours, Christelle, la mémoire de l’entreprise, anime avec brio la visite guidée. Preuve en est, la bonneterie Le Minor a reçu très récemment la labellisation Marque Bretagne. La visite est ponctuée d’anecdotes aussi insolites que croustillantes.

❤️ Notre coup de cœur : l’histoire incroyable du fameux pull 1964. Alors que l’entreprise familiale subit les aléas d’un incendie et tente de se remettre à flot, la rencontre salvatrice avec Guy Tabarly, leur fournisseur de laine unique, leur a permis de relever le défi. Il leur confie la conception d’un pull personnalisé pour son fils navigateur. Bonne pioche !

Éric Tabarly, contre toute attente, remporte la légendaire transatlantique, la Transat Anglaise de 1964. « Le héros français de l’Atlantique », nommé chevalier de la Légion d’honneur, s’affiche à la une des médias avec le pull de la maison guidéloise. Ni une, ni deux, le pull sort de la lumière, devient iconique. Tout le monde se l’arrache ! Une « success story » à la bretonne.

Pull marin 1964 Eric Tabarly de chez Le Minor (Morbihan)
Pull marin 1964 Eric Tabarly de chez Le Minor (Morbihan) – ©Le Minor

De Lorient à Tokyo, une ouverture au monde ✈️

Cerise sur le gâteau du made in France, Le Minor s’exporte au pays du soleil levant depuis 40 ans et soigne avec attention son marché japonais. La recette de ce succès : les japonais sont fans de la France. Cette popularité est véhiculée par l’image de la mode, du raffinement, du cinéma… Un pays des arts, en somme ! Et les marinières Le Minor, gage de qualité et d’élégance, les séduisent. Espérons que cette belle aventure à l’internationale s’ouvrira sur d’autres horizons. Des projets vers la Corée du sud, la Grande Bretagne, les États-Unis sont envisagés.

Certes Le Minor s’exporte au Japon. Il n’en demeure pas moins que la volonté des dirigeants actuels est de perpétuer la tradition : maintenir le port d’attache à Guidel. Une boutique a vu le jour au pied des ateliers. Ce magasin d’usine, en jouant la carte de l’exclusif, propose des séries limitées, des pièces uniques, pour le plus grand plaisir des locaux et des visiteurs ! Avoir une boutique, une vitrine dans la capitale est un atout indéniable. Et Le Minor a, tout naturellement, son pied à terre parisien.  Ses vêtements rejoignent aussi les rayons de certains « concept stores » bretons. Et, bien-sûr, Le Minor est aussi présent sur Internet avec sa boutique en ligne !

Showroom Le Minor à Guidel (Morbihan) – ©Le Minor

Il est certain que l’aventure de Le Minor ne s’arrêtera pas en si bon chemin car elle est inspirante ! Car, après avoir testé la visite guidée, nous ne pouvons que vous conseiller de la suivre à votre tour. Savoir pour comprendre, comprendre que la valeur d’un pull marin a du sens et traverse le temps.

Derrière un vêtement Le Minor, se dévoile une éthique qui a un coût : un travail qualitatif avec des matières premières de premier choix, de surcroit en France en conservant un ancrage local, dont certaines tâches se font encore à la main, une sensibilisation à la protection de l’environnement par le recyclage. On porte une pièce de « mode », on porte un vêtement de slow fashion pour la vie, et cela n’a pas de prix !

Les vêtements marins Le Minor à Guidel (Morbihan)
Les vêtements marins Le Minor à Guidel (Morbihan) – ©Le Minor

*Article rédigé en collaboration avec Le Minor.

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